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Nouveau-né

Publié le 13 déc 2022Lecture 3 min

Les nouveau-nés de mère handicapée sont des nouveau-nés à risque

Jean-Marc RETBI, Saint-Denis
Les nouveau-nés de mère handicapée sont des nouveau-nés à risque

Il est établi que les mères souffrant d’un handicap ont plus de retards de croissance intra-utérins et d’accouchements prématurés que les mères sans handicap. Cependant, les risques que courent les nouveau-nés de mère handicapée dépassent l’hypotrophie et la prématurité et ils varient un peu avec le type de handicap des mères. C’est ce que montre l’étude d’une cohorte de naissances d’une province canadienne.

La cohorte est constituée par 1,8 million de singletons nés vivants en Ontario au cours des années 2003 à 2018. Les données sont tirées de plusieurs ensembles et reliées par un identifiant unique. Près de 200 000 singletons sont issus d’une mère porteuse d’un handicap physique - malformation, affection neurologique ou musculo-squelettique - (n = 144 187), sensoriel – déficit auditif ou visuel - (n = 44 988), développemental – autisme, retard mental - (n = 2 207), ou multiple (n = 8 823).   Par comparaison avec les nouveau-nés de mère sans handicap, les nouveau-nés de mère handicapée ont des taux plus élevés : - de prématurité (âge gestationnel < 37 semaines) : 7,3 % à 9,9 % versus 6,2 %, - d’hypotrophie (poids de naissance < 10e percentile pour l’AG), sauf quand la mère a un handicap physique : 11,7 % à 17,0 % vs 12,3 %, - d’hypertrophie (PN > 90e p. pour l’AG), sauf quand la mère a un handicap développemental : 7,7 % à 9,6 % vs 8,1 %, - de morbidité néonatale (complications neurologiques, sepsis, hypertension artérielle pulmonaire, et maladie des membranes hyalines) : 8,9 % à 12,1 % vs 7,7 %, - de syndrome de sevrage : 0,62 % à 2,7 % vs 0,48 %, - d’admission en unité de soins intensifs : 13,2 % à 20,6 % vs 11,7 %, - et de mortalité néonatale : 0,22 % à 0,29 % vs 0,19 %. Un risque de complications néonatales (modérément) augmenté Ces taux plus élevés de « complications néonatales » ne sont que partiellement explicables par les caractéristiques des mères handicapées. Après ajustement par les maladies chroniques, les maladies mentales, la consommation de substances et les soins prénataux dans un modèle mathématique, presque tous les risques relatifs sont significativement supérieurs à 1 chez les nouveau-nés des quatre groupes de mères handicapées par rapport aux nouveau-nés de mère sans handicap. Les risques relatifs [RRs] les plus importants se voient chez les nouveau-nés de mère ayant un handicap développemental et chez les nouveau-nés de mère ayant un handicap multiple, pour la prématurité (RRs : 1,37 et 1,48, respectivement), l’hypotrophie (RRs : 1,37 et 1,13), la morbidité néonatale (RRs : 1,42 et 1,28), le syndrome de sevrage (RRs : 1,53 et 1,87), et l’admission en soins intensifs (RRs : 1,53 et 1,35). Il faut rajouter que les risques relatifs sont peu diminués par un ajustement par la consommation de tabac pendant la grosses ou par la stratification sur les complications gravidiques ou l’accouchement par césarienne. En conclusion, les résultats de l’étude indiquent que les risques de complications néonatales sont légèrement à modérément augmentés chez les nouveau-nés de mère handicapée, et varient quelque peu avec le type de handicap. Ils suggèrent que le pronostic de ces nouveau-nés peut être amélioré par des soins adaptés prodigués à leurs mères avant la conception, pendant la grossesse et après l’accouchement, au sein de leur famille.

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