Publié le 13 nov 2024Lecture 2 min
SFMP 2024 : dépression post-césarienne à 2 mois
Laura BOURGAULT, Nantes
Le 53ème Congrès de la Société française de médecine périnatale (SFMP) était l’occasion de revenir sur différents sujets autour de la santé maternelle. Sage-Femme Pratique zoome aujourd’hui sur une thématique : la sur-exposition des femmes à la dépression dans les 2 mois suivant un accouchement par césarienne. Quelle prévalence pour quels facteurs de risque en France ?
D’après la communication du Dr Alizée Froeliger, obstétricienne et chef de Clinique Service de Gynécologie Obstétrique1-2, Bordeaux
Quelle est la prévalence des cas de dépression du post-partum ? Quels sont les facteurs de risque associés deux mois après un accouchement par césarienne ? Telles étaient les questions posées en préambule de l’étude menée par l’équipe du Dr Alizée Froeliger*.
Pour y répondre, les chercheurs ont inclus des femmes ayant donné la vie par césarienne dans 27 maternités françaises en 2018 et en 2020. Toutes ont accouché à 34 SA. Deux mois après la naissance, le score EPDS permettait d’évaluer le risque individuel de dépression du post-partum. Des données corrigées par la méthode IPW pour intégrer le vécu des femmes non-répondantes.
Environ 1 femme sur 6 concernée
Résultats, 2 793 femmes ont complété l’EPDS en 2018, et 4 431 en 2020. Au total, 16,4% de cas de dépression du post-partum ont été diagnostiqué avec un EPSD de 13.
Les facteurs de risque associés relevaient de critères antérieurs à la grossesse (jeune âge et pays de naissance non-Européen) et les conditions dans lesquelles l’accouchement par césarienne est survenu :
en urgence avant le travail (ORa 1,70, IC95% 1,15-2,50)
pendant le travail après déclenchement (ORa 1,36, IC95% 1,03- 1,84)
avant le travail sans urgence
Les femmes souffrant de douleurs intenses (ORa 1,73, IC95% 1,32-2,26) et rapportant un mauvais souvenir de l’accouchement en post-partum immédiat (ORa 1,67, IC95% 1,14-2,45) étaient plus susceptibles d’endurer une dépression à 2 mois. Les femmes accompagnées au bloc opératoire par leur conjoint(e) lors de l’intervention voyaient elles ce risque diminué (ORa 0,73, IC95% 0,53-0,97).
Mieux connaître ce facteur de risque obstétrical permettrait aux femmes concernées de bénéficier d’un dépistage ou d’une intervention précoce pour les protéger au mieux de ce trouble psychologique/psychiatrique. Le vécu de l'accouchement et la gestion de la douleur en post-opératoire doivent pouvoir être interrogés et pris en charge par les professionnels de la périnatalité.
*Alizée Froeliger1-2, Catherine Deneux-Tharaux2, Lola Loussert2, Hanane Bouchghoul1, Anne-Laure Sutter-Dallay3, Hugo Madar1-2, Loïc Sentilhes1, Traap2 Study Group
1. Service de Gynécologie Obstétrique, CHU de Bordeaux
2. Université Paris Cité, Institut Santé des femmes , Perinatal Obstetrical and Pediatric Epidemiology Research Team (EPOPé), Center for Research in Epidemiology and StatisticS (CRESS), U1153, INSERM, INRAE, Paris, France
3. Department of Perinatal Psychiatry, Charles Perrens Hospital, Bordeaux University Hospital, France
Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.
pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.
Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :
Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :