publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Médicament

Publié le 22 jan 2018Lecture 2 min

Progestatifs en cas de MAP, un nouveau travail…

Charles VANGEENDERHUYSEN, Gynécologue Obstétricien, Saint-Martin

Les études analytiques et les métaanalyses se multiplient concernant la pertinence d'administrer un traitement progestatif d'entretien après une première tocolyse en cas de menace d'accouchement prématuré (MAP). Cette fois, ce sont des collègues italiens qui publient leurs travaux.

L'essai était randomisé, contrôlé, multicentrique, mené dans cinq hôpitaux universitaires. Étaient éligibles les femmes porteuses d'une grossesse unique, entre 22 et 31 SA et 6 jours, ayant présenté une menace d'accouchement prématuré avec un col de 25 mm ou moins à la sortie de l'hôpital. Les patientes avec un antécédent d'accouchement prématuré étaient exclues. Les femmes ont été tirées au sort pour intégrer un des trois groupes de l'étude : progestérone par voie vaginale (200 mg par jour), progestérone retard par voie intramusculaire (17-hydroxyprogestérone caproate, 341 mg par semaine) ou groupe témoin. Le résultat principal était la proportion de femmes ayant accouché à moins de 37 SA. Un échantillon de 160 patientes par groupe (n = 480) a été prévu pour comparer les groupes. Le choix de la taille de l'échantillon était basé sur l'hypothèse que le risque d'avoir un accouchement prématuré serait de 30 % dans le groupe témoin et qu'il serait abaissé à 15 % dans les groupes recevant le progestatif sous l'une ou l'autre forme. Une valeur p < 0,025 était considérée comme statistiquement significative. Au moment de l'analyse programmée en milieu d'essai, celui-ci a été arrêté pour inutilité. Stop à la progestérone après une tocolyse de 48 heures… parce que ça ne sert à rien ! Entre juillet 2010 et juin 2015, 254 femmes éligibles ont été tirées au sort pour être dans le groupe recevant de la progestérone par voie vaginale (n = 86), de la 17-hydroxyprogestérone caproate (n = 86) ou dans le groupe témoin (n = 81). Dix-neuf (8 %) ont été exclues soit parce qu'elles ont abandonné, soit parce qu'il manquait des informations, laissant 235 femmes pour l'analyse. Les caractéristiques socio-démographiques étaient similaires dans les trois groupes. Le taux d'accouchement prématuré n'a pas été significativement différent entre les groupes : 23 % dans le groupe recevant le 17-hydroxyprogestérone caproate, 39 % dans le groupe recevant de la progestérone par voie vaginale, et 22 % dans le groupe témoin. (p = 0,949 pour 17-hydroxyprogestérone caproate en comparaison avec le groupe témoin, et p = 0,027 pour la progestérone par voie vaginale par rapport au groupe témoin). En conclusion, l'utilisation de progestatifs pour maintenir la tocolyse chez les femmes ayant un col court ne réduit pas le taux d'accouchement prématuré. Les recommandations du Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF) sont claires à ce sujet : pas de traitement après 48 heures de tocolyse. Tenons-nous en là !

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème

Vidéo sur le même thème