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Sport et activités

Publié le 10 avr 2025Lecture 4 min

Voyage et grossesse : compatibilité et précautions

Gabrielle Boga, d’après la communication du Dr Françoise Mehu-Parant, Toulouse – Dr Najeh Hcini, gynécologue-obstétricien à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane)
Voyage et grossesse : compatibilité et précautions

Voyager ou pas, privilégier le train à l’avion, limiter les heures consécutives passées en voiture… chaque patiente va considérer sa propre balance bénéfice/risque entre son plaisir à partir en vacances et l’impact d’une annulation ou d’un report de ce voyage. Reste que la sage-femme va pouvoir apporter des informations et éléments objectivables pour permettre à la patiente de prendre la décision de partir… ou pas.

Les risques liés au transport aérien relèvent : Du risque thrombo-embolique ou du « syndrome de la classe économique » pour des vols supérieurs à 4h. Dans le détail, la grossesse multiplie par 4 ou 5 la survenue d’une d’hypercoagulabilité physiologique, associée à une gêne au retour veineux par compression. Et ce en lien direct avec la position assise prolongée durant le vol. En post-partum, ce même risque est (en théorie) multiplié par 20. De l’hypoxie, soit une diminution de la saturation en oxygène (pressurisation). Ainsi, la PA02 pour un vol long-courrier équivaut à celle obtenue à 2 000 mètres d’altitude. La grossesse induit une hypoxie maternelle modérée, sans qu’il y ait d’incidence sur le fœtus. Une pathologie maternelle respiratoire, vasculaire ou placentaire va, elle, engendrer un risque d’hypoxie fœtale. De risques traumatiques en cas de chutes par exemple De contraintes administratives : le certificat médical est propre à chaque compagnie aérienne. Pour une grossesse simple, ce certificat court pour les termes supérieurs à 36 SA, et 32 SA en ce qui concerne une grossesse multiple. D’où l’intérêt de bien prendre en compte le terme de la grossesse lors du trajet retour. Et de se renseigner auprès de la compagnie avec laquelle vous voyagez. Par exemple, Air France ne prévoit pas de restriction et recommande d’éviter de voyager après 37 SA, pendant que sur American Air Lines, le voyage est possible jusqu’à 7 jours avant l’accouchement. Dans l’avion, il est recommandé de se lever pour marcher toutes les 2 heures. De s’hydrater régulièrement en buvant ½ litre d’eau toutes les 3 heures, de porter des vêtements amples et des bas de contention, de procéder à une injection d’héparine de bas poids moléculaire en fonction des antécédents. Les risques liés au transport maritime relèvent : Le mal de mer et des vomissements gravidiques Les risques épidémiques avec notamment les clusters Covid Les contraintes administratives avec toujours cette question du certificat médical, sachant que les croisières sont interdites une fois le terme des 24 SA dépassé Risque thromboembolique, contraception, vaccination anti-amarile Avant de partir, vous pouvez conseiller à vos patientes de réaliser une consultation spécialisée pour évaluer son risque thrombo-embolique. Et de se doter d’un certificat médical en fonction du terme de la grossesse. Il est aussi utile d’aborder le sujet de la contraception, pour éviter certaines complications : une malabsorption d la pilule du fait d’une turista, le risque thromboembolique majoré en haute altitude, les oublis accentués avec les changements de routine et les décalages horaires, les décollements des patchs à cause de la chaleur, les problèmes de conservation du patch à cause de l’humidité de l’atmosphère, les problème d’hygiène et de précarité sanitaire en lien avec les anneaux vaginaux. Quid de la vaccination anti-amarile indiquée dans la prévention de la fièvre jaune ? Le choix de la vaccination de la femme enceinte sera effectué en fonction de la balance bénéfice/risque liée à la destination. Rappelons que selon les recommandations de l’OMS datées de 2016, le schéma vaccinal comprend une seule dose avec un rappel recommandé 10 ans après la primovaccination d’une femme enceinte. Si la vaccination est effectuée pour une femme allaitante d’un bébé de moins de 6 mois, il est conseillé de suspendre l’allaitement  deux semaines après la vaccination. En fonction des situations l’option peut aussi être de différer ou d’annuler un voyage. La prévention contre le paludisme entre aussi en ligne de compte : les femmes enceintes contaminées sont en effet surexposées à un risque d’anémie sévère, de transfusion, de fausse-couche, de prématurité, de RCIU,  de petit poids de naissance, de MFIU, de décès maternels. Cliquez sur ce lien pour en savoir plus sur la vaccination antipaludique des femmes enceintes. Au retour de voyage, vos patientes doivent savoir que certaines formes de maladie peuvent rester asymptomatiques. Autres informations à délivrer : Il n’y a pas de corrélation entre la forme clinque et le risque fœtal/néonatal La confirmation par examens moléculaires et donc la consultation en phase fébrile est importante pour affirmer ou infirmer d’éventuels diagnostics L’importance de mentionner tout pic de fièvre à vous sage-femme ou à l’obstétricien. Il s’agit en effet d’un facteur de dépistage d’une femme enceinte sur le retour d’un pays à risque, auquel s’ajouter des symptômes cliniques évocateurs, des éruptions cutanées non spécifiques, une anomalie biologique. Chez le fœtus, un tableau échographique évocateur, une perte fœtale, un accouchement prématuré inexpliqué ouvrent la voie du diagnostic.

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