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Infections, pathologies, maladies dans le cadre de la grossesse

Publié le 11 mar 2025Lecture 4 min

Érythème infectieux : l’infection par le Parvovirus B19 à la loupe

Laura BOURGAULT, d’après la communication du Pr Olivier Picone (Colombes)
Erythème infectieux : l’infection par le Parvovirus B19 à la loupe

L’érythème infectieux survient en cas d’infection aiguë par le parvovirus B19. Quid des symptômes, des risques et de la prise en charge proposée pendant la grossesse ? Les précisions du Pr Olivier Picone, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Louis-Mourier (Colombes).

D’après la communication du Pr Olivier Picone, gynécologue-obstétricien à l'hôpital Louis-Mourier (Colombes), à l’occasion de Gyn Caraïbes organisé du 21 au 24 janvier 2025 L’infection aiguë par le parvovirus B19 est connue sous le nom de “cinquième maladie” dans la population infantile. Et ce parce qu’elle rejoint la liste des quatre pathologies infectieuses les plus répandues en pédiatrie contre lesquelles la protection vaccinale est en vigueur : rougeole, rubéole, varicelle, roséole.  Une épidémie très active “Les épidémies de parvovirus B19 sont sporadiques, relève le Pr Olivier Picone. Sauf que, fait exceptionnel, cette année “ l’épidémie a été très active en termes de nombre et de gravité, avec une recrudescence d’hospitalisation en réanimation y compris dans la population adulte”. Comment l’expliquer ? Peut-on y voir un lien avec l’impact de la pandémie et de la faible immunité collective ? “Aujourd’hui nous n’avons pas encore de réponse sur ces points”, répond le Pr Picone. 2 à 6% de mort foetale tardive Comment se transmet cette infection ? Par “la voie respiratoire principalement”, par transmission de gouttelettes respiratoires et par l’exposition de la peau au sang ou produits sanguins. Dans la population infantile, les enfants scolarisés sont les plus à risque, sachant que les enfants à la crèche vont eux être davantage touchés par le CMV.  Dans le cadre d’une grossesse, “l’infection survient par la voie placentaire, avec un taux de passage transplacentaire de 30%”. Sur le plan obstétrical, cette infection materno-foetale peut engendrer : une fausse-couche prématurée une anémie foetale sévère associée à une oedème généralisé (anasarque fœtoplacentaire), survenant dans 4% des cas une mort foetale tardive. Chez le fœtus, cette infection peut en effet relever de la plus haute gravité. Le risque de mort foetal est estimé à 6% avec un risque majoré dans la première moitié de la grossesse, “avant 20 SA”, précise le Pr Olivier Picone Point important, “le parvovirus B19 n’est pas tératogène en lui-même, mais il va interrompre l'érythropoïèse, s’attaquer aux proérythroblastes, et empêcher la formation des érythrocytes”.  Reste que “cette pathologie est une des seules parmi les infections fœtales pour laquelle on peut avoir une action thérapeutique, d’où l’intérêt d’y penser”, prolonge le Pr Picone. Transmission placentaire dans les 2 à 14 semaines de délai “L’incubation va durer entre 6 et 14 jours avec une phase asymptomatique. Dans certains cas, un symptôme grippal et un épisode de fièvre surviennent. La phase immune va ensuite se traduire par une arthralgie parfois chronique”, un syndrome papulo-purpurique en gants et chaussettes, une crise aplasique transitoire.  Chez les femmes enceintes, la transmission placentaire survient dans les 2 à 14 semaines suivant la contamination de la patiente.  Si la prise de sang  maternelle est séronégative, avec un enfant séropositif dans l’entourage, la séroconversion doit être envisagée Si la prise de sang  maternelle est séropositive, la présence d’anticorps assure une protection immunitaire Près de la moitié des femmes enceintes immunisées Selon le site msdmanuals, “50 à 80% des adultes ont des antécédents d'infection par le parvovirus B19, ce qui confère probablement une immunité protectrice aux sujets immunocompétents”.  Et “près de la moitié des femmes enceintes sont immunisées par une précédente infection. 2 à 10% vont faire une séroconversion”, souligne le Pr Picone. Comment le diagnostic du parvovirus B19 est-il posé chez la femme enceinte ? Ce dernier est établi par :  une mesure des anticorps , avec des IgG indiquant une immunité acquise liée à une infection antérieure, et la présence d’IgM révélant une infection en cours ou récente, associée un risque de mort fœtale. “Cette présence des anticorps étant un point commun avec l’infection par la varicelle.” A noter que “les IgG apparaissent en moyenne 5 jours après les IgM” une échographie permettant d’évaluer le statut foetal  Le dosage de la Polymerase Chain Reaction (PCR) quantitative va également être envisagée en cas d’aplasie transitoire ou chronique, d’immunosuppression. Mais également pour les fœtus ou les nouveau-nés diagnostiqués pour un anasarque fœtal ou une infection congénitale. Etant donné la gravité pour le foetus, même si cela reste rare, une infection par le parvovirus B19 est à surveiller de près chez la femme enceinte. Les cas les plus graves surviennent au premier et au deuxième trimestre de la grossesse. Ce virus n'a aucun effet tératogène.

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