Publié le 13 sep 2018Lecture 2 min
Où mettre les mains pendant l’accouchement ?
Maxime Sassalle, Paris
Comme toutes les disciplines scientifiques, la maïeutique est un art en constante évolution.
L’un des défis majeurs auxquels sont confrontés les professionnels de santé intervenant auprès des parturientes engagées dans un travail obstétrical est de limiter au maximum les traumatismes périnéaux qui peuvent survenir lors d’un accouchement par voie basse.
Il y a quelques années encore, la pratique de l’épisiotomie était envisagée comme une solution préventive à ce type de complications. Depuis, d’autres méthodes de prévention des lésions périnéales ont été développées telles que la réalisation de certaines manœuvres lors de l’accouchement.
Des chercheurs australiens ont procédé à une étude rétrospective dans laquelle ils ont tenté d’évaluer 4 techniques utilisées de manière courante dans la prévention des dommages périnéaux.
Les 2 premières concernent l’apposition (hands on) ou non (hands poised) des mains sur le périnée de la parturiente et la tête du bébé afin d’accompagner la venue de celui-ci en préservant le périnée. Les 2 autres concernent les poussées : soit encouragées verbalement à chaque contraction (effort de poussée direct) soit laissées à l’initiative de la patiente répondant elle-même au besoin d’expulsion (effort indirect).
Un effet parfois délétère de l’apposition des mains et des efforts de poussées dirigés chez les multipares
Pour cette étude les auteurs ont analysés les dossiers de 26 393 parturientes ayant accouché entre les mois de janvier 2011 et de décembre 2016 au sein de maternités publiques ou privées de la ville de Brisbane. Les parturientes dont les cas ont été analysés étaient toutes à terme, avaient mené une grossesse simple et unique. Les accouchements se sont tous déroulés par voie vaginale et les enfants avaient une présentation céphalique.
Au final, l’analyse statistique effectuée par les auteurs ne montre pas de différence de risque suivant la technique utilisée chez les nullipares.
Chez les multipares, l’utilisation des techniques « hands-on » et « approche directe » augmentait le risque de traumatisme périnéal de façon modérée (Odds ratio ajusté [ORa] 1,18, intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,10-1,27, p < 0,001) ou sévère (ORa 1,50, IC 1,20- 1,88, p < 0,001).
Ces constatations semblent indiquer que chez les parturientes multipares, l’approche « hands off » est la moins susceptible d’entraîner des complications périnéales. Cette technique consistant à garder les mains en position de sécurité devant la tête du bébé pour freiner les expulsions trop vives apparaît comme la plus à même d’apporter les meilleurs soins aux mamans et aux bébés lors de ce moment particulier qu’est un accouchement.
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