Publié le 13 déc 2018Lecture 2 min
Prévoir la prématurité par un test sanguin
Sylvie COITO, Belvaux
Aujourd’hui, dater une grossesse s’appuie sur la combinaison de la date des dernières règles, et sur l’échographie. Cependant, aucun test ne permet de prédire les naissances prématurées, qui concernent 15 millions de femmes chaque année.
Les auteurs danois et américains de cette étude parue dans Science ont cherché à savoir s’il était possible de prévoir la date de l’accouchement à partir des ARN libres circulants, transcrits des tissus fœtaux, retrouvés dans le sang maternel
Un test sanguin aussi efficace que l’échographie pour dater la grossesse
Tout d’abord, 521 prélèvements de sang ont été recueillis auprès de 31 femmes danoises enceintes d’un seul fœtus, ayant accepté de donner un échantillon de sang une fois par semaine tout au long de leur grossesse, laquelle a été menée à terme.
Chaque échantillon a été analysé par PCR multiplex en utilisant des gènes issus du placenta, du système immunitaire et du foie fœtal, ce qui a permis d’évaluer le niveau des ARN libres circulants, témoin de l’activité des gènes dont ils sont la copie.
Les chercheurs ont découvert que les concentrations mesurées aux 2e et 3e trimestre, de 9 ARN libres produits par des gènes du placenta permettaient d’estimer avec précision le développement fœtal. Parmi ces 9 ARN libres (CGA, CAPN6, CGB, ALPP, CSHL1, PLAC4, PSG7, PAPPA, et LGALS14), les plus important sont CGA et CGB, qui encodent les sous unités α et β3 de l’HCG et la PAPPA (pregnancy-associated plasma protein A). À partir de ceux-ci, ils ont développé un test sanguin avec lequel il leur a été possible de déterminer l’âge fœtal et la date d’accouchement avec une précision de 45 %, ce qui est comparable aux 48 % des échographies réalisées au 1er trimestre.
Le risque de prématurité détecté dans 80 % des cas
Un deuxième test sanguin a été élaboré à partir de 7 ARN libres circulants (CLCN3, DAPP1, PPBP, MAP3K7CL, MOB1B, RAB27B et RGS18) mesurés au cours des 2e et 3e trimestre. Il a été évalué auprès de 38 femmes à risque de prématurité (contractions précoces ou antécédent de prématurité) et a permis de prévoir l’issue de la grossesse dans 75 à 80 % des cas.
Les auteurs souhaitent désormais étendre cette étude prometteuse à davantage de femmes enceintes, présentant ou non des risques de prématurité, et d’inclure les différentes ethnies qui ne sont pas exposées aux mêmes risques et également d’évaluer le coût de tels tests.
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