Publié le 27 fév 2020Lecture 3 min
2020 : année décisive pour la lutte contre le cancer du col de l’utérus
Aurélie Haroche, Paris
La mortalité liée au cancer tend aujourd’hui à régresser, grâce notamment à des prises en charge plus précoces. Il existe cependant quelques exceptions. Ainsi « avec 3 000 nouveaux cas de cancers du col de l’utérus invasifs détectés et 1 100 décès chaque année, ce cancer est l’un des seuls dont le pronostic se dégrade » déplore l’Institut national du cancer (INCA) dans le cadre de la semaine européenne de lutte contre le cancer du col de l’utérus.
Vaccination : une frilosité regrettable
Cette évolution est loin d’être une fatalité. Nous disposons en effet de dispositifs efficaces pour l’endiguer : la vaccination et le dépistage. Concernant la vaccination, la France connait un fort retard en la matière, lié d’une part à la forte pénétration des rumeurs non avérées sur la dangerosité du vaccin et d’autre part à la frilosité des pouvoirs publics dans leurs recommandations (qui n’est probablement pas étrangère à l’attitude générale des Français vis-à-vis des vaccins... et qui pourrait l’encourager). Cette situation pourrait évoluer en 2020 avec la mise en œuvre de la récente décision des pouvoirs publics d’étendre aux jeunes garçons la recommandation de vaccination contre le HPV.
Test HPV : la fin de la cacophonie
En matière de dépistage, les scores de la France sont également décevants. Ainsi, « 40 % des femmes concernées ne se sont pas ou pas assez régulièrement dépistées » déplore l’INCA. Un programme de dépistage systématique a été mis en place en 2018 mais n’est pas encore parvenu à corriger cette tendance. La cacophonie autour de l’intégration dans le programme du test HPV n’est peut-être pas totalement étrangère à cette participation trop restreinte ; ainsi que les controverses autour de la pertinence d’autres parcours de dépistage. Une fois encore, l’année 2020 pourrait représenter une étape décisive. La Haute autorité de santé (HAS) a en effet récemment « proposé aux pouvoirs publics d’inclure le test HPV dans le programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus. Ce test est recommandé en première intention chez les femmes de plus de 30 ans, chez lesquelles il s’avère plus efficace que l’examen cytologique ».
Les professionnels de santé appelés à se mobiliser
Outre ces engagements déterminants et offrant une plus grande cohérence, d’autres leviers pourraient contribuer à faire progresser la participation au dépistage et notamment la prise en charge de l’examen à 100 % sans avance de frais pour toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis (ou de test HPV) dans les trois dernières années. Une plus grande visibilité devrait en outre être donnée au programme via l’envoi à toutes les femmes concernées d’un courrier personnalisé d’invitation (à l’instar de ce qui existe pour le cancer du sein ou du côlon). Par ailleurs, l’INCA souhaite renforcer la mobilisation de l’ensemble des professionnels de santé et notamment des sages-femmes. Ainsi, une communication spécifique est-elle lancée à l’intention des professionnels pour les inciter à davantage évoquer la question du dépistage du cancer du col de l’utérus. L’Institut propose ainsi sur son site des outils spécifiques, qui font entre autres le point sur les modalités du dépistage, les situations particulières et la façon d’aborder la question.
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