Publié le 17 mar 2023Lecture 3 min
Sexualité en AMP : comment accompagner les couples ?
Laura BOURGAULT
Pour maximiser les chances de fécondation, la sexualité peut être optimisée avec quelques conseils de spécialistes. Quels sont-ils ? Faisons le point en présence d'une sexologue et d’un endocrinologue.
Une sexualité optimale ne renvoie pas à l’idée de normes dans le nombre de rapports hebdomadaires ou mensuels. Cependant, un certain nombre d’informations sont nécessaires à maîtriser pour favoriser le plus possible les chances de tomber enceinte. Et ce dans un protocole d’assistance de médecine à la procréation (AMP).
Un rapport sexuel tous les 2 à 3 jours
Comme le rappelle le Dr Sidi Kasbaoui, endocrinologue à Strasbourg, « il s’agit de se baser sur le moment du cycle de la femme compris entre 27 et 35 jours quand le cycle reste normal, avec une ovulation autour du 12ème ou 14ème jour après le début des dernières règles ». Reste que les cycles de certaines femmes peuvent être plus longs, et que les variations hormonales peuvent chez une même femme fait varier cette durée d’un mois à l’autre. « En règle générale, nous conseillons donc d’avoir un rapport sexuel tous les 2 à 3 jours après les règles pour pouvoir tomber sur cette fenêtre ovulatoire. »
En cas d’examens indiqués dans le diagnostic d’une possible infertilité, une période d’abstinence est recommandée, « d’une durée de deux à trois jours en moyenne, en essayant le plus possible que le médical n’interfère pas dans la vie sexuelle des couples ».
Quid des positions indiquées pour favoriser les fécondations ? « Pour les couples qui n’ont pas de difficulté en termes de fertilité, je ne conseille aucune position particulière. En cas de difficultés à concevoir, notamment dans le cadre de l’endométriose associée à des dyspareunies, il va falloir adopter des positions de pénétration en lien avec les lésions, celles qui vont le moins profond possible », décrit Magalie Guerrier-Benoît, sexologue à Drancy.
Du côté des hommes cette fois, des troubles de l’érection restent un frein à la qualité du rapport sexuel et aux chances de fécondation. « Cela arrive notamment pendant la phase ovulatoire des femmes à cause de la pression qui repose sur cette phase potentiellement signe d’une chance de grossesse », atteste Magalie Guerrier-Benoît.
Des rapports sexuels liés au désir
Comment alors contourner cela ? « ll est important de maintenir des rapports sexuels quand le désir est là », rappelle Magalie Guerrier-Benoît. « Une aide psychologique est souvent nécessaire pour aider les femmes, les hommes, les couples à sortir de la sexualité reproductive », complète le Dr Sidi Kasbaoui. « Parfois, la prescription d’un médicament agit comme une aide psychologique, simplement en ayant l’ordonnance dans la table de chevet et sans prendre de médicament, les troubles de l’érection disparaissent. »
L’important est de parler, autant que possible, de ce stress avec son conjoint, plutôt que de garder cela pour soi. Sans compter que la pression constitue déjà un poids au sein des couples suivis en AMP. Que peut-on alors proposer aux couples quand leur sexualité se trouve impactée par le diagnostic de l’infertilité ? « J’accompagne les couples qui ont cessé toute vie sexuelle après le diagnostic pour leur faire progressivement comprendre qu’ils peuvent rapporter une dimension de plaisir en reprenant les rapports. Les rapprochements, les caresses sans forcément parler de sexualité pénétrante d’ailleurs. »
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