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Risque

Publié le 29 nov 2018Lecture 2 min

Exposition périconceptionnelle aux microparticules : quels risques de malformation ?

Jean-Jacques BAUDON, Paris

Les malformations congénitales (MC) affectent 3 % de tous les nouveau-nés. Leur spectre est large, englobant des malformations mineures aux plus sévères. La plupart de ces malformations sont d’origine génétique et ne sont pas liées à un agent tératogène connu, comme la thalidomide, mais il est possible que certaines aient une étiologie multifactorielle, avec en particulier l’intervention de facteurs de l’environnement à la phase embryonnaire. Ainsi l’exposition périconceptionnelle à la pollution pourrait jouer un rôle. Toutefois, les études sur l’impact des particules se heurtent à la définition du taux, de la durée de l’exposition et de l’aire de pollution. La plupart sont consacrées aux particules < 10 µm mais non aux particules fines < 2,5 µm (PM2,5) qui atteignent les alvéoles.

Des chercheurs de Cincinnati ont croisé les données des certificats de naissance entre 2006 et 2010 signalant les malformations visibles à la naissance et les données de 57 stations de mesure des PM2,5 venant de l’Agence US de protection de l’environnement, réparties sur l’ensemble de l’Ohio ; les coordonnées géographiques de la résidence des mères de chacun des enfants nés pendant la période considérée ont été reliées à la station d’enregistrement des PM2,5 la plus proche et les moyennes des expositions mensuelles ont été calculées. Un total de 548 863 naissances a été analysé. Les associations entre les malformations, à l’exclusion des aberrations chromosomiques, et l’augmentation du taux des PM2,5 traité comme une variable continue ont été estimés après ajustement avec les facteurs de risque coexistants (âge, diabète, tabac, variables sociales et autres). Les périodes analysées se situaient 1 et 2 mois avant et après la conception.  Une association modeste L’exposition à des taux accrus de PM2,5 pendant la période périconceptionelle a été modérément associée à un risque accru de malformations. Par rapport à d’autres périodes d’exposition, c’est celle qui concerne le mois avant la conception et à 5 km de la station qui semble présenter le danger le plus important (Odds ratio [OR] par 10 µg/m3 d’augmentation : 1,39 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] 1,05-1,83) puis celle 1 mois après à 7 km de la station (OR 1,20 ; IC 1-1,44) et 1 mois après à 10 km (OR 1,19 ; IC 1,02-1,40). Les types d’embryopathies les plus concernées sont les malformations de la paroi abdominale et les hypospadias, en particulier en cas d’exposition accrue dans le mois précédant la conception. Ainsi, selon cette étude, l’exposition aux PM2,5 en période périconceptionelle est associée à une augmentation modeste du risque de malformations. Les périodes les plus sensibles sont un mois avant et un mois après la conception. Bien que le risque apparaisse modéré, l’impact sur la population ne peut être négligé car il concerne toutes les femmes enceintes à différents niveaux.

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