Publié le 17 oct 2022Lecture 2 min
Y a-t-il un plus grand risque d’AVC en cas d’endométriose ?
Giovanni ALZATO, Journal International de Médecine
Selon certaines études, l’endométriose qui est une véritable maladie systémique exposerait à un risque accru de maladie coronarienne, suivant des mécanismes qui restent à préciser. De ce fait, le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) pourrait faire partie de ses complications potentielles.
Une émanation de la Nurses’ Health Study II
Cette hypothèse est à l’origine d’une étude qui a fait appel aux ressources et aux participantes de la NHSII (Nurses’ Health Study II).
En 1989, ces dernières, atteintes ou non d’une endométriose étaient âgées de 25 à 42 ans et leur suivi a été assuré jusqu’en 2017. Il s’agit donc d’une étude cas-témoins intracohorte prospective, le risque d’AVC ischémique ou hémorragique associé à l’endométriose étant évalué par une comparaison intergroupe basée sur le modèle des risques proportionnels de Cox et exprimé sous la forme d’un hazard ratio (HR) avec des ajustements qui ont pris en compte le plus possible de facteurs de confusion potentiels : consommation d’alcool, indice de masse corporelle (IMC) à l’âge de 18 ans, IMC habituel, âge de la puberté, caractéristique des cycles menstruels pendant l’adolescence, nombre d’enfants, antécédents de contraception orale, tabagisme, régime alimentaire, activité physique, prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens ou d’aspirine, race/ethnie et revenus.
Une analyse de médiation a permis d’estimer le rôle de l’HTA, de l’hypercholestérolémie, du traitement hormonal de la ménopause et des antécédents d’hystérectomie/ovariectomie dans le risque d’AVC dans chaque groupe. L’effet de l’âge a été également pris en compte (<50, ≥50 ans), au même titre que les antécédents de
stérilité, l’indice de masse corporelle (IMC) et le statut ménopausique.
Risque d’AVC majoré de 34 %
Au cours d’un suivi global de 2 770 152 sujets-années, ont été dénombrés 893 AVC. La présence d’une endométriose confirmée par laparoscopie a été associée à un risque d’AVC accru de 34 %, (hazard ratio ajusté HRa : 1,34 [intervalle de confiance à 95 % IC 95%, 1,10–1,62]), comparativement aux témoins ne souffrant pas de cette affection.
L’analyse de médiation a identifié deux facteurs semblant largement contribuer à ce surrisque : les antécédents d’hystérectomie/ovariectomie (39 % [IC 95%, 14 %–71 %]) et le traitement hormonal de la ménopause (16 % [IC 95%, 5 %–40 %]). Ces relations n’ét aient pas modifiées par l’âge, les antécédents de stérilité, l’IMC et le statut ménopausique.
Le risque d’AVC serait donc modérément majoré chez les patientes atteintes d’une endométriose confirmée, tout comme celui de maladie cardiovasculaire selon d’autres études. Une hypothèse qu’il faudrait confirmer, les ajustements dans cette étude ne couvrant pas la totalité des nombreux facteurs de confusion potentiels.
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