Publié le 14 fév 2019Lecture 2 min
Pose du ballonnet de maturation cervicale : une formalité… si ce n’était le spéculum
Marie GÉLÉBART, Paris
En matière de maturation cervicale en vue d’un déclenchement de l’accouchement, le recours à la sonde de Foley ou au ballonnet de Cook a fortement augmenté ces dernières années. Leur efficacité est à peu près similaire aux prostaglandines pour moins d’effets secondaires, ce qui en fait une technique plus souple à utiliser : surveillance du rythme cardiaque fœtal moins contraignante, retour au domicile possible.
La pose de la sonde constitue finalement la plus grosse contrainte, puisqu’elle nécessite le plus souvent d’utiliser un spéculum, étape souvent appréhendée par les patientes, quelle qu’en soit la finalité.
Des australiens ont effectué une étude prospective randomisée comparant le risque de rupture des membranes avec une sonde de Foley en latex ou en silicone. Ils en ont profité pour interroger 534 patientes sur leur ressenti pendant et après la pose qui était effectuée en position gynécologique, à l’aide d’un spéculum métallique lubrifié, sans désinfection préalable du col ; la sonde de Foley 18G était ensuite gonflée à 30 ml et après un enregistrement d’une heure du rythme cardiaque fœtal, les patientes pouvaient rentrer chez elles.
Presque toutes ces femmes se considéraient comme bien informées sur la technique, les 2/3 s’attendaient à ressentir un inconfort et 24 % de la douleur. En moyenne elles envisageaient une douleur cotée à 5 sur une échelle de 0 à 10. Pour 39 % d’entre elles, c’était la première fois qu’on leur posait un spéculum. Le plus souvent, ce sont les sages-femmes qui en étaient chargées.
Et les praticiens trouvent le geste « facile » dans 70 % des cas
Étonnamment, le toucher vaginal préalable - en vue d’estimer le score de Bishop – est presque aussi inconfortable ou douloureux que la pose du spéculum : 87 % vs 88 %, douleur moyenne à 4,6 vs 4,7, alors que la pose de la sonde n’est inconfortable/douloureuse que pour 60 % des femmes, moyenne à 3, puis à 3,7 dans les suites de la pose. Parallèlement, dans 70 % des cas, les praticiens avaient considéré le geste comme facile. L’analyse multivariée montre que l’inconfort n’est pas lié au praticien, ni à son expérience, ni au fait que la pose ait été difficile. Seule l’origine extra-territoriale de la patiente augment l’inconfort de la procédure.
L’étude ne dit pas si les patientes qui pensaient ressentir de l’inconfort ou de la douleur sont les mêmes que celles qui l’ont réellement expérimentée, toujours est-il que le ballonnet semble tout à fait bien toléré lorsqu’il est en place. Un nombre non négligeable (entre 28 et 33 %) des patientes considèrent que le toucher vaginal et/ou la pose du spéculum sont des gestes douloureux. Est-il possible d’améliorer ces résultats ? La question reste entière.
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