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Infections, pathologies, maladies dans le cadre de la grossesse

Publié le 26 juil 2022Lecture 2 min

Cystite interstitielle au cours de la grossesse, au-delà de la douleur

Jean-Fred WARLIN
Cystite interstitielle au cours de la grossesse, au-delà de la douleur

A quelles complications maternelles est associée la survenue d'une cystite interstitielle ? Et dans le cadre de cette pathologie, à quel point les nouveaux-nés sont-ils exposés à un sur-risque de malformations congénitales ?

La cystite interstitielle ou syndrome de la douleur vésicale (SVD) se définit par une douleur pelvienne chronique évoluant depuis plus de six mois, accompagnée par une envie d’uriner et une pollakiurie et souvent une dyspareunie. La bactériurie associée est rare et le traitement antibiotique ne doit pas être le recours. Parmi les multiples mécanismes en cause, l’altération de la perméabilité urothéliale paraît l’un des plus probables. La prévalence chez la femme adulte du SVD avoisinerait 10 % et les auteurs canadiens se sont intéressés à ses relations avec la grossesse, l’accouchement et la santé du nouveau-né (NN). Ils ont procédé à une étude rétrospective en exploitant un registre national américain pour la période allant de 2004 à 2014. Parmi les femmes hospitalisées en obstétrique durant cette période, ils ont comparé 2 groupes, avec (GSVD), et sans SVD (GC). Sur plus de 9 millions de femmes enceintes, seules 793 (0,008 %) ont eu un diagnostic de SVD, mais la prévalence de la maladie a significativement et régulièrement augmenté entre 2004 (4,7 pour 100 000) et 2014 (12,8 pour 100 000). Des conséquences défavorables sur le déroulement de la grossesse et pour la santé du nouveau-né La comparaison démographique des 2 groupes montre que les femmes du GSVD sont, beaucoup plus souvent que la population générale, blanches (87 vs 52 %), de la tranche d’âge 25-34 ans (65 vs 47 %), avec un statut socio-économique plus élevé (27 vs 22 %), fumant ou prenant des médicaments pendant la grossesse (7 vs 5 %), et plus volontiers atteintes d’hypertension gravidique, de diabète gestationnel, de dysthyroïdies, de côlon irritable, de fibromyalgies, et plus souvent multipares. La comparaison révèle encore une plus grande prévalence de l’hypertension artérielle, et même de signes de prééclampsie, mais aussi un risque majoré d’accouchement prématuré, de rupture prématurée des membranes, de chorioamniotite, de césarienne (45 vs 32 %), d’infections maternelles et de maladie thrombo-embolique. Enfin, en ce qui concerne les NN, le risque d’anomalies congénitales, est de 2,4 vs 0,4 % dans le GC, soit, après ajustement en fonction des autres facteurs un ratio presque 3 fois plus fort. La présence d’une cystite interstitielle est donc un facteur péjorant lourdement l’évolution de la grossesse et la santé de l’enfant.

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