Publié le 03 juil 2024Lecture 8 min
Comment la nutrition participe à rééquilibrer le microbiote intestinal du nourrisson né par césarienne ?
Laura BOURGAULT, Nantes
En France, 20 % des naissances se font par césarienne. S’il est indispensable dans bien des cas, ce mode d’accouchement fragilise le microbiote intestinal et donc le système immunitaire des nourrissons. Le microbiote, riche de 50 mille milliards de bactéries, constitue en effet l’un des organes essentiels au fonctionnement de l’organisme humain. Comment répondre aux besoins nutritionnels spécifiques de ces bébés plus exposés aux maladies infectieuses, surtout s’ils sont nés prématurés et/ou s’ils n’ont pas été allaités ?
Les sciences de l’obstétrique, de la maïeutique, de la nutrition et de la pédiatrie nous le confirment : la naissance par césarienne diminue les défenses immunitaires du tout-petit. En cause : le fœtus, n’étant pas passé par les voies vaginales lors de l’accouchement, n’a pu bénéficier de la transmission bactérienne materno-fœtale. Ainsi, les bactéries d’origine maternelle accusent un retard d’implantation et les bactéries dites pathogènes ont davantage tendance à coloniser la flore du tout-petit. En conséquence, un déséquilibre du microbiote intestinal appelé dysbiose peut survenir : le microbiote, et plus précisément sa diversité bactérienne, s’en trouve appauvrie.
Quels sont les impacts sur la santé du nourrisson ?
À court et à moyen terme, le déséquilibre du microbiote intestinal peut être à l'origine de l'apparition de plusieurs vulnérabilités chez le nourrisson né par césarienne. Une augmentation du risque de pathologies futures est observée chez l'enfant né par césarienne, plus précisément « aux allergies, à l’obésité et à l’inflammation intestinale », selon des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inrae)(1,2). Autres données :
La sur-exposition au diabète de type 1 chez un enfant né par césarienne est de 20 %, de 25 % concernant le diagnostic de l’obésité et de 24 % pour le risque d’asthme et d’allergie.
Un enfant né par césarienne encourt un sur-risque infectieux de 10 % comparé à la population infantile générale. Ce sur-risque reste majoré jusqu’à son 5e anniversaire pour les infections respiratoires, gastro-intestinales et virales(3).
21 % des nourrissons nés par césarienne souffrant d’une infection sont hospitalisés(3).
Différents moments pour informer et rassurer les parents
Les consultations sont l’occasion pour vous, professionnel(le)s de la maïeutique, de rassurer vos patientes : les sensibiliser sur l’impact de la césarienne sur le microbiote du nourrisson et sur le fait qu’il existe des solutions pour renforcer l’immunité du tout-petit. Lors de la webconférence réalisée par Sage-Femme Pratique en collaboration avec le Laboratoire Gallia, Sophie Guillaume, sage-femme coordonnatrice cadre du pôle Mère-Enfant du CH de Bastia, et le Dr Alexis Mosca, pédiatre au service des maladies digestives de l’enfant à l’hôpital Robert-Debré, ont partagé leurs conseils pratiques à différents moments clés :
Avant l’accouchement, la sage-femme peut aborder le sujet de la césarienne et informer la femme et le couple de son impact sur la santé du nourrisson et plus précisément sur son microbiote intestinal. Le sujet pourra être approfondi plus en détails si la césarienne est programmée plus tard dans la grossesse au regard de certaines particularités obstétricales (risque cicatriciel, position du fœtus, comorbidités maternelles et fœtales…). Des conseils nutritionnels peuvent être délivrés à la femme concernant son alimentation pendant la grossesse, comme le fait de favoriser un régime équilibré et varié, ou encore éviter la prise de probiotiques sans conseil ni preuve. Cela permettra de prévenir un potentiel déséquilibre du microbiote intestinal du nourrisson. Cette sensibilisation peut être faite au cours de l’entretien prénatal (EPP) mené entre la 14e et la 20e semaine de grossesse.
À la maternité : toujours dans un objectif de limiter le risque de dysbiose la sage-femme doit encourager le peau-à-peau aux bienfaits non négligeables : efficace pour développer la flore intestinale du bébé grâce à une colonisation bactérienne par la flore maternelle, stabiliser la température corporelle, le rythme cardiaque, le taux de glucose sanguin en plus de favoriser la prise de poids du petit, de diminuer ses pleurs et son degré de stress. Ce sera aussi l’occasion d’encourager l’allaitement maternel, de rappeler ses bénéfices jusqu’à l’âge de 6 mois, et dans l’idéal jusqu’à 1 an, et de conseiller la mère dans le cas où il n’est pas envisageable. Il sera aussi question de limiter la prescription de médicaments aux seules situations nécessaires, de ne pas pratiquer l’ensemencement vaginal sans protocole établi, de ne pas conseiller l’usage de probiotiques qui n’auraient pas fait la preuve de leur efficacité pour la jeune mère qui allaite et son enfant.
Après la naissance : l’entretien post-natal précoce (EPNP), obligatoire entre la 4e et la 8e semaine suivant l’accouchement, est aussi l’occasion pour la sage-femme libérale ou mixte d’échanger avec sa patiente. Il ne s’agit pas d’une consultation médicale mais d’un moment d’échanges, pendant lequel vous pourrez continuer de donner des conseils pratiques à la maman. Vous pouvez rassurer vos patientes sur le fait qu’il existe des solutions pour renforcer l’immunité du tout-petit. C’est le cas de l’importance du peau-à-peau dans les premiers mois de vie de l’enfant.
En dehors de ces consultations, vous pouvez toujours rappeler à vos patientes que vous restez disponible pour échanger si elles ont la moindre question sur l’alimentation et/ou l’immunité de leur enfant. Sans hésiter bien sûr à prendre l’avis de vos confrères pédiatres si nécessaire.
L’allaitement maternel, la meilleure solution nutritionnelle
Quels sont les points importants à énoncer aux jeunes mamans concernant l’allaitement ? Après une césarienne, le lait maternel permet de booster le système immunitaire(4). En effet, selon une méta-analyse rassemblant les résultats de 44 études menées sur un échantillon du lait de 2 655 femmes, la diversité bactérienne du lait maternel est plus importante comparée à celle du microbiote intestinal de l’enfant ou à celle de la mère(5).
Ce nectar naturel riche en eau, en vitamines, en protéines, en sucres, en graisses, en oligo-éléments, en enzymes et en hormones constitue sûrement le remède le plus efficace en prévention des maladies infectieuses infantiles : un réel rempart également contre les pathologies non transmissibles que sont les maladies de la sphère ORL (les maladies respiratoires, les otites), les infections gastro-intestinales, et les allergies. Pendant l’enfance, l’adolescence et la vie adulte, les enfants allaités sont aussi moins sujets aux risques d’asthme, de surpoids, d'obésité ou encore de diabète.
Selon l’OMS, l’allaitement reste conseillé pendant les 6 premiers mois de l’enfant et idéalement jusqu’à l’âge de 1 an, voire 2 ans en complément d’une alimentation équilibrée(6). En France, selon les derniers résultats de l’Enquête nationale périnatale 2021(7), « 56,3 % des femmes allaitent exclusivement leur enfant à la maternité en 2021 ».
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Mais que faire lorsque la femme n’a pas pu, ou n’a pas voulu, allaiter son enfant ? Quels conseils prodiguer si l’allaitement seul ne suffit pas à une alimentation suffisamment riche du nourrisson ?
Les laits infantiles peuvent être une solution nutritionnelle à envisager lorsque les nourrissons n’ont pu bénéficier d’un allaitement maternel. le Laboratoire Gallia propose alors une formule adaptée aux besoins spécifiques des nourrissons non allaités à risque de dysbiose, dont ceux nés par césarienne. De par ses ingrédients, cette formule contribue à la mise en place d'un microbiote intestinal sain.
La formule Procesa contient une association unique de prébiotiques et du 2'FL imitant la structure et la fonctionnalité des oligosaccharides du lait maternel.
Ci-dessous le détail de ses ingrédients clés :
B breve M-16V : une espèce de Bifidobactéries la plus communément isolée du lait maternel(8)
IcFOS/scGOS** : connu pour mimer le ratio(9), la quantité(9), la diversité(10) et les fonctionnalités(11) des oligosaccharides du lait maternel
2’FL : l’oligosaccharide le plus abondant dans le lait maternel
Pour des bénéfices scientifiquement démontrés :
La modulation positive du microbiote intestinal :
- La restauration de la colonisation retardée des Bifidobactéries(12-b-c)
- La stimulation de la croissance des Bifidobactéries et Bacteroides 2’FL(13-d)
La stimulation du système immunitaire :
- La tendance à réduire l’incidence de l’eczéma et de la dermatique atopique (divisée par 3)(12-b-c)
- L’effet protecteur contre les infections(14,15-c)
Dès les premiers mois de vie, il est pertinent de proposer la meilleure des alternatives possibles pour nourrir le tout-petit. En effet, le microbiote intestinal se constitue dès la naissance et pendant les cinq premières années de vie de l’enfant, sous l’effet du microbiote maternel mais aussi de l’environnement. Ainsi PROCESA peut être l’allié de vos patientes pour nourrir leur tout-petit pendant leur première année de vie (formule 0-6 mois et formule 6-12 mois).
Pour en savoir plus sur la formule PROCESA, cliquez ici
Comment les sages-femmes s’approprient-elles ces enjeux nutritionnels du petit né par césarienne ? À la suite du visionnage de la webconférence diffusée sur Sage-Femme Pratique sur le thème « Impact de la césarienne sur le microbiote du nourrisson : quelles conséquences ? comment le restaurer ? » et à l’écoute des conseils donnés par Sophie Guillaume et Dr Alexis Mosca, 87 % des sage-femmes interrogées recommanderaient une prise en charge nutritionnelle spécifique pour les bébés nés par césarienne non allaités.
*Lactose (LAIT), Huiles végétales (tournesol, coprah, colza), Lait écrémé (LAIT), Lactosérum déminéralisé (LAIT), Galacto-oligosaccharides (LAIT), Concentré de lactosérum (LAIT), Protéines de lait de vache (LAIT), Fructo-oligosaccharides, Huile de poisson (POISSON), Huile de Mortierella alpina, 2'Fucosyllactose (2'FL), chlorure de choline, Émulsifiant : lécithone de soja (SOJA), Taurine, Inositol, Bifidobacterium breve M-16V, Nucléotides, Antiooxydant : esters d'acides gras de l'acide ascorbique, L-carnitine, Vitamines (A, B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12, C, D3, E, K1), Minéraux (sels de calcium et de magnésium de l'acide orthophosphorique, chlorures de potassium et de magnésium, citrates de sodium et de potassium, sulfates de fer, de zinc, de cuivre et de manganèse, iodure de potassium, sélénite de sodium).
**Fructo-oligosaccharides à chaîne longue et Galactooligosaccharides à chaîne courte, pour un rapport de 1 pour 9.
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