Publié le 22 jan 2018Lecture 3 min
De la gym’ pour les jeunes mamans !
Maxime SASSALLE
Les jeunes mères souffrent souvent de fatigue et de stress, dus aux bouleversements physiques et psychologiques provoqués par l’accouchement et la venue d’un enfant dans leur vie. Dans certains cas, tout ceci peut conduire à une dépression du post-partum.
Afin de proposer des solutions permettant d’améliorer le vécu de ces patientes, une équipe de recherche infirmière taiwanaise a mené une étude auprès d’une cohorte de femmes venant d’accoucher. Il s’agit d’une étude randomisée menée en simple aveugle à l’aide de pré-tests et post-tests rétrospectifs, les participantes (140 au total) étant recrutées au sein d’un service de soins de suite de couches d’un centre médical Taiwanais.
Les critères d’inclusion étaient au nombre de 3 : avoir accouché par voie basse, ne pas avoir eu de complications et consentir à participer à l’étude en cours.
Les femmes du groupe expérimental avaient un âge moyen de 31,89 ans [21-39 ans], tandis que celles du groupe contrôle avaient un âge moyen de 32,45 ans [23-43 ans]. Par ailleurs, aucune différence significative entre les deux groupes n’a pu être dégagée lors des pré-tests concernant les caractéristiques démographiques recueillies par l’équipe de recherche (niveau d’éducation, activité professionnelle, parité, classe sociale, genre du nouveau-né, âge gestationnel et mode d’alimentation de ce dernier).
Alors que les participantes du groupe expérimental devaient effectuer des exercices physiques selon des modèles et enchaînements précis (mouvements de yoga, gymnastique douce), les patientes du groupe contrôle bénéficiaient uniquement des consignes courantes délivrées en post-partum (exercices traditionnels de renforcement musculaire abdominal, dorsal, étirements…).
Dans le groupe expérimental, l’exécution des exercices par les patientes à leur domicile débutait 6 semaines après l’accouchement à raison de séances de 15 minutes au moins 3 fois par semaine pendant 3 mois au total. Les participantes étaient guidées dans leur démarche par un DVD explicatif réalisé en collaboration avec un professeur de yoga spécialisé dans la prise en charge des jeunes mères et d’un ingénieur informatique spécialisé en programmation, le tout avalisé par des experts en obstétrique.
Moins de fatigue et un sommeil de meilleure qualité
Afin de dégager des chiffres analysables, 4 instruments ont été utilisés : le Perceived stress scale (PSS), le Postpartum fatigue scale (PFS), le Postpartum sleep quality scale (PSQS)* et le Edinburg postnatal depression scale (EPDS).
Les données ont été recueillies sur 3 périodes : avant le début de l’expérimentation puis à 4 (post-test I) et 12 semaines (post-test II).
La conclusion la plus intéressante est que les participantes du groupe expérimental rapportaient un niveau de fatigue moindre à l’issue de 4 semaines d’exercices physiques guidés par le DVD, par comparaison à leurs homologues du groupe contrôle. Les effets positifs sur la fatigue des mamans se maintenaient en outre 12 semaines après le début de l’expérimentation.
L’indicateur de la qualité du sommeil se trouvait amélioré et les patientes du groupe contrôle cotaient un indice supérieur de 1,27 points à celui des patientes du groupe expérimental (6,53 vs 5,26, p = 0,022).
Alors que dans le groupe expérimental, on observe une baisse générale des scores au post test I (-1,77 PSS, - 2,83 PFS, - 2,89 PSQS F1, - 1,48 EPDS p < 0,05), le groupe contrôle ne rapportait qu’une baisse partielle des scores (PSQS F1 -2,72, EPDS – 1,05).
Le post-test II, effectué à 12 semaines après l’expérience confirme ces mêmes tendances et semble démontrer la durabilité des effets bénéfiques à moyen terme de telles pratiques sur la fatigue maternelle après l’accouchement.
La période du post-partum recouvre une dimension culturelle particulière à Taiwan comme l’expliquent les auteurs de l’étude, puisque durant le premier mois suivant l’accouchement, les femmes sont encouragées à rester au sein de leur foyer et à s’alimenter de denrées à très haute valeur énergétique tout en focalisant toute leur attention sur leur nouveau-né.
Néanmoins, les résultats de cette étude et les méthodes présentées semblent tout à fait applicables aux jeunes mamans de toutes nationalités afin de rendre cette nouvelle étape de vie la plus sereine et épanouissante possible pour ces femmes ayant accouché.
*Deux facteurs distincts sont évalués dans cette échelle : Facteur 1 = influence des réveils nocturnes de l’enfant sur la fatigue diurne. Facteur 2 = Symptômes physiques en relation avec le manque de sommeil.
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