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Obésité

Publié le 22 jan 2018Lecture 2 min

Déclencher l’accouchement pour les femmes obèses, une bonne idée ?

Marie GELEBART, Sage-femme, Gonesse

L’obésité, en particulier de classe III (IMC ≥ 40), constituant un véritable facteur de risque de MFIU (Mort Fœtale In Utero) surtout après 39 SA, la tentation est grande de proposer aux femmes concernées un déclenchement du travail à ce terme. Mais le taux de césariennes étant déjà augmenté par l’obésité, ne le serait-il pas encore plus en cas de déclenchement ?

C’est ce qu’a cherché à démontrer la seconde analyse des données du Consortium on Safe Labor, étude rétrospective multicentrique américaine, en comparant les données de patientes ayant accouché après déclenchement hors indication médicale et celles d’un groupe expectative. Etaient exclues de l’étude toute femme ayant un utérus cicatriciel, une grossesse > 41 SA et toute pathologie de type HTA ou diabète qui pouvaient constituer une indication médicale au déclenchement. Un moindre risque de macrosomie et de morbidité néonatale en cas de déclenchement Au total, 4 349 femmes souffrant d’obésité morbide ont été incluses parmi lesquelles  429 primipares  (22,7 %) et 791 multipares (32,2 %) n’avaient pas d’indication médicale au déclenchement ; 166 de ces primipares et 625 de ces multipares ont eu un déclenchement, les autres constituant le groupe expectative. Les taux de césariennes chez les primipares déclenchées et celles du groupe expectative sont à peu près similaires : 43 % vs 34 % (Odds Ratio [OR] 1,26 ; intervalle de confiance à 95 % [IC] 0,8-1,96). ll en va de même pour les multipares : 8,4 % vs 6,7 % (OR 0,87 ; IC 0,47-1,51). Les autres paramètres de santé maternels ne montrent pas de différences dans les deux groupes, mais chez les primipares, les taux de macrosomie avant 39 SA (2,2 % vs 11 % ; OR ajusté 0,24 ; IC 0,05-0,70) et d’admission en unité de soins intensifs entre 39 et 41 SA (5,1 % vs 8,9 % ; OR ajusté 0,59 ; IC 0,33-0,98) sont diminués dans le groupe déclenchement. Chez les multipares, le déclenchement diminue également le risque de macrosomie avant 39 SA et la morbidité néonatale composite entre 39 et 41 SA. Dans le groupe expectative, deux MFIU et un décès néonatal sont à déplorer mais la puissance de l’étude ne permet pas de conclure sur l’implication de l’attitude expectative. Cette nouvelle étude sur obésité et déclenchement, portant sur une cible plutôt restreinte (des femmes avec un IMC ≥ 40 au moment de la mise en travail, sans comorbidité associées) vient s’ajouter à d’autres aux résultats discordants et sème encore un peu plus le trouble quant aux effets positifs ou non d’une telle stratégie. Une recherche prospective plus puissante serait nécessaire pour enfin trancher.

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