Publié le 27 fév 2019Lecture 2 min
L’incidence de la mort subite inexpliquée n’a pas baissé pour les nouveau-nés…
Jean-Jacques BAUDON, Paris
La définition du syndrome de mort subite inexpliquée du nourrisson (MSIN) importe beaucoup. Elle inclut la mort soudaine entre 1 mois et 1 an d’un enfant apparemment en bonne santé au cours du sommeil. Aux USA, le CDC définit le syndrome par l’âge avant un an, le caractère soudain et inexpliqué et une cause non immédiatement évidente avant investigations. Le concept de mort inattendue du nourrisson (MIN) inclut en France comme aux USA (sudden unexpected infant death, SUID) les cas accidentels par suffocation comme ceux de cause inconnue. Les décès par maltraitance étant exclus par l’autopsie, il reste de rares cas de MIN par malformations ou maladies génétiques. Le collapsus post-natal inattendu fait référence aux nouveau-nés de plus de 35 semaines de gestation, avec un Apgar >7 qui décèdent soudainement pendant leur première semaine. Ces différences de définition rendent compte des difficultés d’interprétation des statistiques.
Des chercheurs en santé publique américains ont étudié l’épidémiologie des SUID sur une période de 20 ans (1995-2014) afin d’évaluer la fréquence potentielle du collapsus post-natal inattendu (CPI) durant les premiers jours de vie et de déterminer si les taux de SUID en période néonatale (0-27 jours) s’étaient modifiés en parallèle avec les taux observés en période post-natale. La recherche incluait les pourcentages attribués à la suffocation accidentelle. Les données ont été tirées des centres US de contrôle et prévention des décès des nouveau-nés et des nourrissons.
Des décès au cours des six premiers jours
De 1995 à 2014, 8 869 MIN (SUID) sont survenus durant le premier mois dont 2 593 (29,2 %) pendant les 6 premiers jours, 1 317 (14,8 %) le premier jour, 625 (7 %) la première heure. Soixante pour cent des MIN/SUID des 6 premiers jours concernaient des nouveau-nés de plus de 35 semaines. Les taux de décès post-natals (28-364 jours) ont baissé de 22,7 % de 101/100 000 naissances en 1995 à 78/105 en 2002 puis sont restés stables alors que les décès néonatals n’ont pas baissé entre 1995 et 2014 (11/105 naissances). Le pourcentage de MIN survenant en période néonatale est passé de 9 % - 10 % en 1995-1998 à 11 % - 13 % en 1999-2014. Le pourcentage de MIN attribuables à des causes mécaniques, en l’occurrence des positions inadéquates au cours du sommeil, a augmenté de 2,1 % en 1995 à 22,7 % en 2014 pour les nouveau-nés et de 3,4 % à 24,9 % pour les nourrissons (p < 0,0001).
Ces constatations soulignent la nécessité d’analyser toutes les circonstances qui entourent ces décès. La position couchée sur le dos explique en partie la baisse importante des MIN du nourrisson. Pour les nouveau-nés, les causes de l’absence de baisse du taux de MIN pourraient être les collapsus liés au couchage sur le ventre, le peau à peau avec une mère endormie, le partage du lit.
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