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Nouveau-né

Publié le 14 fév 2022Lecture 2 min

Moins de nouveau-nés aux urgences grâce à la consultation de la 2ème semaine

Roseline PELUCHON, Val-de-Reuil
Moins de nouveau-nés aux urgences grâce à la consultation de la 2ème semaine

Selon une étude niçoise, le recours à la consultation systématique des 6-10èmes jours limite le risque de prises en charge non justifiées des nouveaux-nés aux services des urgences.

Une enquête menée au CHU de Nice a révélé que les nouveau-nés représentent 1,4 % des consultations aux urgences pédiatriques, chiffre de 2016, mais qui était alors relativement constant. Toutefois, dans la majorité des cas, ces nouveau-nés auraient pu être prises en charge par le médecin généraliste et les réelles urgences après la sortie de la maternité sont rares. Depuis 2014, la Haute Autorité de Santé préconise une consultation systématique pour le nouveau-né, entre le 6ème et le 10ème jour, chez le pédiatre ou le médecin généraliste. En avril 2016, pour améliorer l’application de cette recommandation, le réseau de suivi prénatal de Nice a inséré une fiche d’information dans le carnet de santé des enfants. Cette fiche rappelle la nécessité de cette visite et décrit aussi les symptômes qui nécessiteraient une consultation en urgence. Jusqu’à présent, l’impact de cette information n’avait pas encore été évalué. C’est la raison pour laquelle une équipe du CHU a entrepris une étude prospective, auprès de 249 nouveau-nés consultant aux urgences pédiatriques. Le premier objectif de l’étude était d’évaluer la compliance à la recommandation de consultation à 6-10 jours. Le second était de vérifier si le recours aux urgences était justifié, puis de rechercher les facteurs de risque de non-compliance à la recommandation et de recours inapproprié aux urgences. Recours injustifié aux urgences pour plus de 40 % des enfants Force est de constater que 77,5 % des enfants vus aux urgences pédiatriques n’avaient pas eu leur consultation des 6-10 jours, et 22,1 % d’entre eux n’avaient eu aucun suivi médical pendant leur premier mois. Sept nourrissons sur 10 étaient suivis par une sage-femme, et moins de 3 parents sur 10 disaient avoir reçu l’information sur la visite recommandée, lors de la sortie de maternité. Le recours aux urgences pédiatriques était non justifié pour 43 % des enfants, la principale raison retenue étant « inquiétude excessive ». Près de la moitié des consultations se sont conclues par un avis médical seul, sans nécessité de prescription. En analyse multivariée, l’absence de compliance à la recommandation est associée à la non-justification de la consultation aux urgences, et à un manque d’information relaté par les parents. Les auteurs avancent quelques pistes pour améliorer la situation. Ils suggèrent notamment d’anticiper en délivrant l’information sur le suivi du nouveau-né, oralement et avant la naissance. Une consultation hospitalière pourrait être proposée dans des situations particulières (difficultés sociales). Ils estiment enfin qu’en cas de difficultés d’accès à un pédiatre ou un généraliste, la consultation des 6-10 jours pourrait être réalisée par une sage-femme.

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