Publié le 17 avr 2023Lecture 4 min
Délai de prise en charge, chance de réussite : qu’attend-on d’un centre d’AMP aujourd’hui ?
Laura BOURGAULT
Attentes réglementaires de la part des instances politiques (ARS…), attentes de la part des professionnels de santé sur des aspects qualitatifs et quantitatifs des résultats, attente des patients en termes de qualité de prise en charge, d’accompagnement et de résultats : faisons le point sur l’évaluation qualitative et quantitative déployée dans les centres d’assistance de médecine à la procréation (AMP).
Couples, PDS, acteurs politiques : les différents acteurs des centre d’AMP sont réunis autour d’un objectif commun : celui de répondre à des désirs de parentalité, de créer et de donner la vie.
ARS, COFRAC, Agence de biomédecine
En France, il existe plus d’une centaine de centres d’AMP. Ces derniers « sont soumis à autorisation d’exercice par les Agences régionales de Santé (ARS) », rappelle Dr Cendrine Siraudin, biologiste spécialisée en médecine de la reproduction à Marseille. Les ARS « donnent l’autorisation d’ouverture d’un centre, le droit d’exercer, et effectuent des inspections régulières qui permettent de vérifier que les locaux et le matériel sont conformes, que le personnel qui y travaille ont toutes les compétences pour exercer. » Autre domaine d’intervention : celui de la qualité, « avec des démarches volontaires que l’on appelle ISO. Certains centres sont ainsi accrédités Iso 9001 ». Il existe aussi « des démarches obligatoires avec le COFRAC, organisme de certification nationales .Les laboratoires d’AMP, comme tous les laboratoires de ville, doivent répondre à des exigences précises ».
Enfin, faisons mention de la tutelle, l’Agence de la biomédecine, « qui va nous donner des référentiels de prise en charge. Et à qui nous devons faire remonter l’ensemble de nos résultats », décrit le Dr Siraudin.
Evaluer l’aspect qualitatif
Au-delà des chiffres, comment évalue-t-on la qualité de prise en charge des centres d’AMP ? « Au sein du collectif BAMP, nous demandons depuis le début de mettre en place une notion qualitative en face du quantitatif », souligne Virginie Rio, co-fondatrice de cette association. Mais à ce jour, « il n’existe pas d’outil permettant d’évaluer cet aspect ». Comment l’expliquer ? Il existe dans un premier temps « une différence de moyens entre chaque établissement. Les opportunités de développement de projets pour accompagner les patients vont différer en fonction des centres publics et privés ». Autre donnée importante : une visée très subjective de cette étude qualitative, « avec un rapport au centre, aux praticiens, aux dispositifs proposés au sein du centre qui vont être différents ».
Quels sens cela a donc de comparer l’efficacité entre centres ? « Les résultats donnés par l’Agence de la biomédecine. L’important c’est de se baser sur les bons indicateurs comme les taux d’accouchement cumulés au-delà des transferts d’embryons et les taux d’accouchement multiples. »
Très compliqué de classer les centres d’AMP entre eux
Ces chiffres peuvent-ils être connus des patientes et couples ? « Ils peuvent être connus car l’Agence de la biomédecine publie les chiffres par centre. Mais ces informations peuvent être ambivalentes pour les patients, car les taux d’insémination à l’échelle globale ne sont pas très élevés. Certaines personnes ne veulent pas avoir de chiffres, alors qu’il nous semble important de sensibiliser à la réalité pour une meilleure préparation à l’échec. »
Aujourd’hui et depuis 2013, l’Agence de la biomédecine publie des résultats « qui ne relèvent pas du classement. Mais de critères d’évaluation entre les centres pour leur permettre de s’améliorer ». Ces derniers « peuvent donner une image déformée si nous ne prenons que des bons dossiers, et d’autres centres auront de moins bons résultats en termes de réussite parce qu’ils prennent en charge des dossiers compliqués, mais dans le même temps, leur accompagnement reste très bon », prolonge Virginie Rio.
Quid des délais ?
Les disparités de prise en charge restent très importantes. « Les délais entre les premières consultations et les premières tentatives de FIV sont compris entre 4 à 6 mois », précise le Dr Siraudin. « Mais ce point va varier selon les centres, la complexité des prises en charge, le nombre de tentatives et l’âge des patientes, avec une réelle baisse de succès après 35 ans. »
A noter : les délais d’attente sont actuellement augmentés car les demandes d’AMP concernent également les dons de gamètes effectués par les couples hétérosexuels, mais aussi les dons pratiqués dans le cadre de démarches d’AMP ouvertes aux couples de femmes et aux femmes seules depuis la loi de bioéthique du 2 août 2021. Autre raison d’allongement des listes d’attente : le droit, également ouvert par la loi du 2 août, d’autoconservation des gamètes pour raison sociétale.
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