Publié le 20 mai 2008Lecture 3 min
Douleur chez la femme : quelles particularités ?
E. VINCENT, Paris
De nombreuses études expérimentales sur la douleur ont montré que les femmes, comparativement aux hommes, ont un seuil douloureux plus bas, présentent davantage de douleurs et ont une tolérance moindre.
Des études épidémiologiques mettent également en évidence que les femmes se plaignent plus fréquemment de douleurs de longue durée et d’intensité plus élevée. Ainsi, la différence entre les deux sexes a pu être mise en évidence dans différents types de douleur.
Les douleurs faciales et les céphalées
Les femmes ont plus de douleurs faciales, de douleurs temporo-mandibulaires et une sensibilité des muscles des mâchoires plus élevée que les hommes.
La prévalence des céphalées chroniques de tension, des migraines, des migraines post-péridurales et des céphalées cervico-occipitales est plus élevée chez les femmes.
Les hommes ont cependant une plus grande sensibilité aux algies vasculaires de la face. La répartition de la migraine est similaire chez les garçons et les filles d’âge scolaire, mais il existe une augmentation de la fréquence chez les filles dès l’adolescence.
Cinq pour cent des femmes ont une migraine dans les 2 jours précédant les règles ou le premier jour de celles-ci ou lors de l’ovulation. Il existe souvent une amélioration de la migraine lors de la grossesse et la ménopause, mais la prévalence continue à être plus élevée que chez les hommes.
Les douleurs musculaires et squelettiques
Elles sont plus fréquentes chez les femmes, notamment en ce qui concerne le cou, les épaules, les membres supérieurs et les hanches. Il en va de même pour l’ostéoarthrite, la polyarthrite rhumatoïde, et la fibromyalgie.
Les douleurs abdominales
Les femmes et les jeunes filles se plaignent davantage de douleurs abdominales, même si on exclut les dysménorrhées. L’anatomie pelvienne féminine peut être rendue responsable des conditions douloureuses. De plus, la douleur utérine peut provoquer une hyperalgésie musculaire et cutanée généralisée.
Une grande variabilité
Des études sur des douleurs expérimentales ont montré leur variation lors de la puberté, des menstruations, de la grossesse et de la lactation, et lors de la prise d’hormones exogènes.
De nouvelles données font apparaître que la symptomatologie douloureuse de nombreuses maladies (pas seulement gynécologiques) est éminemment variable selon la période (puberté, cycle menstruel, post-partum, pendant et après la ménopause) où la maladie se produit. Il y a donc une variabilité considérable de l’expérience du vécu douloureux de la femme.
La perception de la douleur
Berkley et Holdcroft ont classé les facteurs influençant les différences de perception de la douleur selon les sexes de la façon suivante :
1) génétiques,
2) physiologiques et structure du corps,
3) anatomie pelvienne,
4) stress,
5) hormones stéroïdes,
6) agents neuro-actifs,
7) mode de vie et facteurs socioculturels.
Ces différences sexuelles ont des implications sur l’évaluation et le traitement de la douleur : les différences concernant la structure corporelle et les hormones sexuelles peuvent modifier la pharmacocinétique et la pharmacodynamique de certaines drogues. Ainsi, les effets analgésiques des agonistes kappa sont plus marqués chez les femmes que chez les hommes.
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